mercredi, décembre 06, 2006

La machine à explorer le temps.

Il y a 30 ans, on aurait encore appelé ça un train, aujourd'hui c'est une relique.
Nous sommes accueillis par une babouchka en uniforme à l'entrée du wagon. Comme nous le remarquons bien vite, malgré la libéralisation galopante dans ces pays, ils ont conservé cette habitude toute soviétique de maintenir des emplois qui ne servent à rien. En l'occurence, Babouchka se contentera de nous prendre nos billets, de nous proposer tant bien que mal un café, et de nous avertir de l'arrivée de la douane d'un "Kontrol Passport" désormais mythique.
Surtout vu la dégaine des deux gardes frontières qui nous dévisagent quelques instants plus tard: uniformes de pacotille d'un vert délavé, et l'inévitable chapka. Assis sur nos planches, fatigués par deux nuits trop courtes, nous devons nous retenir de ne pas pouffer devant ces agents assermentés.

Pour parler du train: peu onéreux (10,37 LVL soit environ 14€ pour faire Riga/Vilnius), et on comprend pourquoi: le nôtre date de l'époque soviétique comme le prouvent l'absence de confort et les inscriptions en russe dans tous les coins. Dans le train nous découvrons dans les guides, non sans un certain amusement, que ce n'est pas le moyen de transport à privilégier dans les Etats baltes. Tout d'un coup nous comprenons la surprise de notre logeuse à l'annonce de notre périple.

Description sommaire: la banquette consiste en une assise faite d'une planche recouverte de cuir mais non rembourée, ainsi qu'en une absence de dossier... A l'entrée dans le wagon, la chaleur y est étouffante, après quelques heures, nous gelons. Le train est bien sûr assez peu stable, nous tanguons, et assez peu insonorisé. Et pour complèter le tableau sensoriel, il ne manque que l'odeur: charmant mélange d'essence provenant des volutes de fumée que crache la locomotive, et du charbon -qui d'après nos déductions- sert au chauffage des voitures.

Et les WC sont à l'avenant... Un vrai poème. Aux dernières nouvelles, personne n'a encore compris comment faire fonctionner le robinet au design tout stalinien...

Nous traversons des paysages d'une grande diversité: étendues inhabitées, villages aux vieilles maisons de bois, gares pleines de wagons dont on espère sincèremment qu'ils ne servent plus, banlieues HLM-Blockhaus, complexes industriels en ruine. Ajoutons à celà une météo toute soviétique, et on se laisserait presque contaminer par la morosité ambiante.

Et le contraste à l'arrivée à Vilnius: une toute nouvelle gare ultra moderne, subventionnée par l'Union Européenne...

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Hi

Prendre le train en Lettonie est bien marrant. Si tu as le temps, rends toi a Jurmala, un patelin sur la cote pas loin de Riga.

On nous a dit que c'était le St Tropez letton. Bon on s'est compris..mais les plages sont belles.

Assez d'accord pour la morosité. Mais bon, je trouve les lettons très sympa. Le hic, c'est qu'il ya un gouffre d'idées recues entre ces pays et les notres.

Marie a dit…

On y pensera pour un prochain voyage... Entre temps il faudra ptet apprendre un peu de letton ou un peu de russe, histoire de pouvoir communiquer...

Les lettons sympas: nous ne sommes certainement pas restés assez longtemps pour nous en rendre compte. En tout cas, on ne peut pas dire que ce soit ce qui nous a frappé.
D'un autre côté ça me ferait aussi ch*** de voir débarquer des étudiants quasi en safari, avec le pouvoir d'achat du cadre sup'...

Anonyme a dit…

Il n'y a plus de contrôle de passeport, aux frontières baltes? J'ai lu hier que l'élargissement de la zone Schengen ne devait se faire qu'en 2008...

Ca me donne envie d'aller là-bas, tes photos de Riga. C'est tellement dépaysant pour des yeux habitués à un environnement américain.

Marie a dit…

Si si il y a encore des contrôle de passeport!
Et je te conseille franchement d'aller faire un tour là bas, c'est splendide.
Toutefois j'ai préféré Vilnius à Riga, sans vraiment trop savoir pourquoi...

Anonyme a dit…

Pour le robinet, je dirais que la clé à mollette semble être l'accessoire indispensable de tout voyageur :^) ...

Marie a dit…

Aaah! C'est pour ça que l'essuie-main semblait couvert de cambouis... ;o)

Anonyme a dit…

Concernant la babouchka (pourquoi babouchka d'ailleurs ? Etait-elle si vieille que ça ?), si si, elle a un rôle : elle vérifie qui monte à bord et elle surveille l'ordre pendant le voyage. Ca semble dérisoire quand tout se passe bien mais je peux t'assurer qu'il y a des ituations où on ne considère pas du tout son emploi comme inutile...
Concernant le confort, je pense que c'est parce que vous avez pris les billets les moins chers, d'après ta description des platzkart, c'est à dire la 3ème classe sur une échelle de 3. si tu avais investi dans des billets de première classe, tu aurais eu un compartiment plus confortable que dans un train couchette français, avec 2 couchettes seulement.
Enfin, concernant le robinet, c'est très simple : il faut appuyer sur l'espèce de barre qui dépasse sous le robinet, mais appuyer en poussant vers le haut... Je l'accorde, c'est une invention débile lol, mais bon, en tout état de cause, ce conseil te servira peut-être pour un prochain voyage... ;)

Anonyme a dit…

je vous invite a voir les gares de mon pays la france, Brive, Cassis , Clermont, Nimes etc..; on a pas a rougir devant une tel retard digne des annees communistes 1960