Dimanche, direction Stockholm pour montrer la ville à Copine, de passage en Suède.
Lever difficile, j'ai très envie de balancer le réveil en travers de la pièce. Mais comme à l'autre extrémité de ce travers de pièce se tient Copine en train de se lever, je me retiens.
Evidemment ma brique de lait à choisi cette nuit-là pour s'évaporer, donc ce sera petit déj' sans café au lait et sans Earl Grey. (Oui, je bois mon thé comme les Anglais, avec un nuage de lait...) On dirait que la journée s'est levée du mauvais pied.
Copine et moi, on est déjà à la bourre sur l'horaire que nous nous étions arbitrairement fixé mais comme on a envie de marcher, on décide d'aller à la gare en prenant nos pieds.
Très rapidement on commence à se dire qu'on va regretter : 1- d'avoir pris nos manteaux 2- d'avoir choisi de marcher. Copine, elle me dit que ses pieds chauffent, et qu'elle sent les cloques arriver. Moi je ne dis rien, je souris, et je glisse vers l'avant de mes chaussures pour empêcher mes talons de trop frotter.
Stadshuset "Chouette, une journée avec une copine française, je vais pouvoir râler..." Copine s'extasie devant les premiers aperçus de la ville. Eeeh, on a dit qu'on râlait!
Riddarholmskyrkan
Deux énormes cars couleur disco-yéyé sont garés juste devant l'Eglise. Pour marquer ma désapprobation, je me lance dans une petite chanson parisienne traditionnelle. "Espèces de bandes de touristes immigrés, qui gâchent le paysage et notre tranquilité, Ohé ohé..."
Copine me glisse alors qu'à Stockholm je suis au mieux une provinciale, au pire une touriste longue durée. Ouais, mais moi je ne gare pas mon bus devant les monuments à photographier! Je vous jure, on croit rêver...
Stortorget
Du fait de la belle météo, de la charmante compagnie, et des conséquences d'une acclimatation suédoise de plusieurs mois, je me trouve provisoirement dans l'impossibilité de râler. Nous profitons du soleil et de Gamla Stan.

Gamla Stan
Gamla Stan (bis)
La ville est décidément étonnament vide pour un dimanche ensoleillé.

Gamla Stan (ter). Tyska Kyrkan.
Des touristes en tongs prennent en photo l'inscription qui surmonte le portail. "Fürchtet Gott! Ehret den König". (Craignez Dieu! Rendez hommage au Roi!) On aimerait bien leur expliquer que ça veut dire que les païens infidèles en shorts finiront tous en enfer empalés sur des piques à rotir pour le restant de leur mort; seulement ils ont l'air russes, et on ne veut pas d'ennuis avec le KGB.
Jakobskyrkan
"Tu crois qu'ils l'ont peinte avec le sang des moutons qu'on égorge dans les baignoires?" Oui, nous faisons un peu de mauvais esprit.
Vue sur Strandvägen
Comme ça fait un petit moment que je n'ai pas ralé, je peste un peu contre le hors-bord qui vient faire des vagues et rater mes photos.
Vue sur Strandvägen. (Bateaux qui cachent la -)
Derrière le Moderna Museet, des enfants ont dessiné deux marelles. Nous sommes restées très jeunes, nous nous y essayons. Mais comme finalement nous avons déjà pris un peu de bouteille (et bien que sobres comme un candidat UMP), nous nous ridiculisons devant les regards amusés et légèrement moqueurs de quelques blondinettes dans leurs primes années. Il faut dire que les marelles suédoises ont 9 cases avant le ciel. Si ça ce n'est pas une tentative de déstabilisation...
Katarinakyrkan - Södermalm.
Copine, elle trouve aussi que ça ressemble à des castors écrasés. Nous nous dirigeons vers Vita Berget. Je suis presuadée d'avoir une ampoule de la taille d'un oeuf au plat sous le pied gauche. Vu la démarche de Copine, elle n'a pas l'air en meilleur état.
Nous décidons finalement de nous diriger vers Kommendörsgatan et l'Institut Français pour regarder la soirée électorale. Nous y sommes vers 19h30, nous sommes accueillis par des (visiblement) sympathisants socialistes (visiblement) pas très joyeux... "Ca ne sent pas bon" qu'ils disent. "Je dirais même que pour certains, ça sent le Roissy". (Visiblement) je suis la seule à trouver ça drôle. Bon. Le directeur de l'Institut vient annoncer que certains vont perdre, d'autres gagner; mais que ni par dépit ni pour célébrer, nous n'avons le droit de nous cogner. De toute manière, Copine et moi étions déjà bien trop fatiguées.
A 20 heures, nous apprenons que le coeur de la France bat officiellement à droite. Folles de douleur ou folles de joie (ce blog reste apolitique), et fortes de notre sens de l'orientation légendaire, nous nous égarons complètement sur le chemin du retour.
Et n'avons même plus la force de râler...